802km
Moyen (5 à 8 jours)
Belgique
– Six jours pour traverser la Belgique d’Est en Ouest –
30 688 km² : c’est toute la superficie de la Belgique. L’équivalent de la Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne réunis. Pourtant, ce petit territoire concentre une variété de paysages, de patrimoines et d’ambiances qui justifient amplement une aventure au volant d’un van aménagé.
Notre agence Van Away en Belgique se trouve à Liège, et c’est une chance. La ville mérite que l’on s’y attarde avant de prendre la route. Surnommée « la Cité Ardente » pour son tempérament fougueux hérité des luttes ouvrières, Liège affiche une personnalité bien à elle, loin des clichés flamands ou wallons. La gare des Guillemins de Calatrava plante le décor : cette cathédrale de verre et d’acier signale une ville qui cultive les ruptures entre passé industriel et ambitions contemporaines.
Le centre historique rassemble les traces de la principauté ecclésiastique dont Liège fut la capitale pendant des siècles. Le Palais des Princes-Évêques, la Collégiale Saint-Barthélemy, la cathédrale Saint-Paul témoignent de cette époque où la ville fut surnommée « la cité aux cent clochers ». Les 374 marches de la Montagne de Bueren offrent, une fois gravis, un panorama sur la Meuse et les coteaux de la Citadelle – 60 monuments et 5 sites classés dispersés dans ce poumon vert en pleine ville.
Pause gourmande obligatoire chez « Une Gaufrette Saperlipopette » pour la gaufre de Liège authentique – petite, carrée, moelleuse avec ces pépites de sucre qui craquent. À arroser d’une Legia Pils, élue meilleure Pils de Belgique en 2019.

Direction les Hautes Fagnes (40 à 60 minutes selon le point d’arrêt choisi).
On monte vers l’est, vers le toit de la Belgique. Le plateau des Hautes Fagnes culmine à 694 mètres au Signal de Botrange – point qu’on atteint symboliquement à 700 mètres en gravissant la butte Baltia, petit tertre artificiel érigé en 1923. La tour de 24 mètres, construite en 1934, domine le paysage de landes et tourbières.
Ce territoire de 4 500 hectares classé en réserve naturelle depuis 1957 présente une flore et une faune inhabituelles pour nos latitudes. Tourbières, landes, forêts de résineux : le climat froid et humide des Hautes Fagnes (la moyenne reste sous 0°C trois mois par an) a façonné un écosystème unique en Belgique. Les caillebotis serpentent à travers les fagnes pour préserver ce milieu fragile – interdiction formelle de s’en écarter.
La Maison du Parc-Botrange sert de point de départ pour les randonnées. Plusieurs circuits balisés permettent de découvrir ce paysage à la fois austère et fascinant. La Baraque Michel (672 m), autre sommet emblématique, se rejoint en une boucle de 10 à 15 km selon l’itinéraire choisi. L’hiver, les fagnes se parent de neige et les pistes de ski de fond quadrillent le plateau.
Où stationner : Parking du Signal de Botrange (Route de Botrange, Waimes), spacieux et gratuit, point de départ idéal pour les balades. Aire de camping-car à Malmedy, (Rue de la Gare). Alternative nature à Eupen, parking du Réservoir Langesthal (gratuit, 20 emplacements, calme absolu).
Descente vers la vallée de la Meuse, direction Namur (environ 1h30 de route). La capitale de la Wallonie se construit au confluent de la Meuse et de la Sambre, position stratégique qui explique sa citadelle monumentale. Ce balcon fortifié domine la ville depuis un éperon rocheux – Vauban y est passé pour en faire l’une des plus vastes citadelles d’Europe.
La visite des souterrains s’impose. Napoléon qualifiait la Citadelle de « termitière de l’Europe » en raison de son réseau de galeries – 500 mètres restaurés se visitent aujourd’hui avec scénographie moderne, animations 3D et effets sonores. Température constante de 12-14°C toute l’année, prévoir un pull. Le Centre du Visiteur Terra Nova retrace 2000 ans d’histoire urbaine et militaire. Le petit train touristique permet de faire le tour du site avec vue panoramique sur la ville et la vallée de la Meuse.

Au-delà de son patrimoine militaire, Namur cultive une atmosphère de ville moyenne où il fait bon se promener. Le centre piétonnier aligne les cafés et restaurants le long de rues commerçantes. La confluence de la Meuse et de la Sambre offre de belles perspectives pour une balade le long des quais.
Suite vers Dinant (30 km, 30-40 minutes).
Le paysage change, la Meuse se resserre entre des falaises calcaires. Dinant se repère de loin : citadelle perchée, collégiale Notre-Dame et son bulbe caractéristique qui tranche avec le gothique de la nef.
Ville natale d’Adolphe Sax – l’inventeur du saxophone né en 1814 – Dinant a transformé cette filiation en fil rouge visuel. Le pont Charles de Gaulle aligne 28 saxophones géants aux couleurs des pays européens. La Maison de Monsieur Sax (entrée gratuite) retrace de manière interactive l’histoire de cet instrument qui a révolutionné la musique. Le parcours « Sax & The City » dissémine d’autres sculptures dans la ville.

L’ascension à la citadelle (408 marches ou téléphérique, 9,50 € adulte avec visite) récompense l’effort par une vue plongeante sur la Meuse. Le musée rappelle l’histoire mouvementée de Dinant, notamment le massacre de 674 habitants par les troupes allemandes en août 1914. Les cachots, la tranchée reconstituée et le bunker incliné à 30° plongent dans la réalité des conflits.
En contrebas, la collégiale abrite l’un des plus grands vitraux d’Europe. Les gourmands ne repartiront pas sans avoir goûté la couque de Dinant – ce biscuit au miel d’une dureté légendaire qu’on laisse fondre en bouche, sauf à risquer une visite chez le dentiste.
Où stationner à Namur : Aire de camping-car Route Merveilleuse à proximité de la Citadelle. Parking gratuit possible en contrebas. Campings aux alentours avec services.
Où stationner à Dinant : Aire de la Poudrerie (Rue du Fort), stationnement gratuit en journée, nuitée tolérée, proche du centre. Parking de la Citadelle en hauteur (gratuit, calme, vue panoramique, pas de services). Camping de Devant-Bouvignes (Quai de Meuse, 2 km du centre) avec services complets en bord de Meuse
Remontée vers le nord, direction la capitale belge (1h30 de route). Bruxelles ne brille pas par son homogénéité architecturale – la ville a trop souvent sacrifié son patrimoine au profit d’immeubles fonctionnels – mais elle concentre une incroyable énergie cosmopolite.
La Grand-Place reste le joyau absolu, considérée par beaucoup comme l’une des plus belles du monde. Les façades dorées des maisons de corporations scintillent à la lumière rasante. L’hôtel de ville et sa flèche gothique dominent la place. À deux pas, le Manneken Pis – cette petite statue-fontaine en bronze – attire les foules. La rue des Bouchers toute proche aligne les restaurants attrape-touristes, à éviter soigneusement.
L’Atomium, construit pour l’Exposition universelle de 1958, s’est imposé comme symbole de Bruxelles au même titre que la Grand-Place. Cette structure métallique représentant un cristal de fer agrandi 165 milliards de fois mérite le détour pour son audace architecturale.

Le Parlement européen et les institutions de l’Union européenne transforment le quartier européen en enclave administrative assez peu charmante. En revanche, le Mont des Arts offre une belle perspective sur la ville basse, et le Sablon aligne les chocolatiers et antiquaires dans une atmosphère plus bourgeoise.
Les amateurs de BD ne manqueront pas les fresques murales disséminées dans toute la ville – Tintin, les Schtroumpfs, Lucky Luke ornent des murs entiers. Le Centre belge de la Bande Dessinée, installé dans un bâtiment Art nouveau de Victor Horta, retrace l’histoire du 9e art.
Bruxelles se vit aussi par ses estaminets et ses brasseries où l’on s’attable pour des moules-frites arrosées de bière locale. La ville compte plus de 1000 bars recensés, du troquet populaire au bar à cocktails branché.
Où stationner : Camp in Brussels (Rue Félicien Rops 13, Anderlecht), aire sécurisée pour camping-cars et vans aménagés. Réservation obligatoire par email, code d’accès envoyé avant l’arrivée. 10 € la nuit. Pas de services (eau, électricité, vidange) à gérer en amont. Entre deux stations de métro (Bizet et Veeweyde), accès rapide au centre.
Attention LEZ : enregistrement obligatoire pour circuler dans la zone à basse émission (gratuit, valable 5 ans). Retrouvez les informations nécessaires dans notre FAQ plus bas sur cette page.
Cap à l’ouest vers la Flandre. Gand (50 km, 45 minutes) se visite avant Bruges pour jouer la carte de l’escalade progressive vers le monument historique. Moins touristique que sa voisine, Gand cultive une atmosphère plus décontractée entre patrimoine médiéval et vie étudiante.
Le Gravensteen, château des comtes du XIIe siècle avec ses douves en plein centre-ville, rivalise avec les fortifications brugeoises. La visite du château inclut un musée des armes et des objets judiciaires – en clair, un musée de la torture. La cathédrale Saint-Bavon abrite l’Adoration de l’Agneau mystique des frères Van Eyck, chef-d’œuvre absolu de la peinture flamande primitive. Le beffroi – le plus haut de Belgique à 91 mètres – offre un panorama sur les toits après l’ascension.

Le Graslei aligne des maisons de corporations de différentes époques le long de la Lys. Les façades se reflètent dans l’eau, et le soir venu, la lumière dorée transforme le lieu en tableau vivant. Gand se parcourt idéalement à vélo – la Flandre entière est quadrillée de pistes cyclables impeccables.
Direction Bruges (50 km, 45 minutes supplémentaires). La Venise du Nord mérite bien son surnom touristique. La ville s’est figée dans sa splendeur médiévale au point de devenir un décor presque trop parfait. Mais difficile de résister au charme des canaux bordés de façades à pignons, des ponts en pierre, du beffroi qui domine la Grand-Place.
Les canaux justifient le détour. Creusés dès le Xe siècle, ils ont fait la fortune commerciale de Bruges en reliant la ville à la mer. L’ensablement progressif a provoqué le déclin économique mais a paradoxalement préservé l’architecture. Les promenades en bateau de 30 minutes dévoilent la ville sous son meilleur angle : le Groenerei romantique, le quai du Rosaire avec vue sur le Beffroi, le pont Boniface, le Béguinage classé à l’UNESCO.

À pied, le centre historique se parcourt facilement. La collégiale Notre-Dame abrite la Vierge à l’Enfant de Michel-Ange – une des rares sculptures du maître visible hors d’Italie. Le musée Groeninge rassemble des primitifs flamands, dont des Van Eyck. Et les chocolatiers rivalisent de créativité dans leurs vitrines.
Où stationner à Gand : Aire camping-car Driebeek (32 Driebeekstraat), 8 emplacements dont un adapté PMR, services complets (eau, électricité, vidange), 72h maximum. Paiement par carte bancaire (système ANPR). Bus n°11 vers le centre (15 min). Enregistrement LEZ obligatoire sur le site internet (pour plus d’informations, consultez notre FAQ plus bas sur cette page).
Où stationner à Bruges : Aire officielle Kanaaleiland (Bargeweg), minimum 57 emplacements au bord du canal, à 5 minutes à pied du centre via un pont moderne. Électricité gratuite, eau potable, vidange. Tarif : 25 € hors saison, 30 € haute saison. Système ANPR, paiement carte bancaire uniquement. Pas de réservation. Emplacements serrés, privilégier le fond de l’aire. Enregistrement LEZ obligatoire sur le site internet (pour plus d’informations, consultez notre FAQ plus bas sur cette page).
La mer du Nord n’est qu’à 15 kilomètres de Bruges. Direction la côte pour changer radicalement d’ambiance. La Belgique dispose de 67 km de littoral sableux ponctués de stations balnéaires qui se ressemblent parfois mais présentent chacune leur personnalité.
De Haan (« Le Coq » en français) cultive une atmosphère Belle Époque préservée. Le quartier de la Concession aligne des villas construites entre 1890 et 1930 dans un style architectural remarquablement homogène – toits de tuiles rouges, façades en pierre blanche, colombages. Les règles d’urbanisme interdisent les constructions en hauteur, ce qui préserve le charme du lieu. La plage s’étend sur 12 kilomètres, la plus longue de la côte belge. Les cabines colorées ponctuent le sable en été. La Spioenkop, pavillon perché à 31 mètres au-dessus du niveau de la mer sur la deuxième plus haute dune de la côte, offre une vue panoramique sur le littoral.
Ostende, à 15 minutes en voiture ou via le Kusttram (le tramway qui relie toute la côte de La Panne à Knokke), affiche une ambiance plus urbaine et animée. La « Reine des plages » étale ses 9 kilomètres de littoral le long d’une promenade Albert Ier bordée de boutiques, cafés et restaurants. Le fort Napoléon, érigé pour se préserver d’une attaque navale britannique, se visite et témoigne de l’histoire militaire du site. Les amateurs d’art apprécieront le musée Mu.ZEE consacré à l’art moderne belge et la maison du peintre James Ensor, enfant du pays.
La côte belge se parcourt idéalement à vélo – les pistes cyclables longent le littoral sur toute sa longueur. Le Kusttram, ligne de tram unique en Europe qui dessert toutes les stations balnéaires, permet de sauter d’un village à l’autre sans se soucier du stationnement.

Direction le Zwin (20 km depuis Ostende), à la frontière néerlandaise. Cette réserve naturelle de 158 hectares présente un écosystème unique de marais salants et de dunes. La zone abrite plus de 100 espèces d’oiseaux migrateurs. Un parcours pédagogique permet d’observer la faune et la flore. Le parc animalier reconstitue les milieux de vie des oiseaux côtiers. Knokke-Heist, station balnéaire chic toute proche, affiche une ambiance résolument plus huppée avec ses galeries d’art et ses boutiques de luxe.
Où stationner sur la côte : Plusieurs aires jalonnent le littoral. À Blankenberge, aire de camping-car avec services. À Middelkerke, emplacements le long de la digue ainsi que le Camperpark Zeester (Oostendelaan 193 8430 Middelkerke). À Ostende, parking près de la plage (payant en saison). De Haan dispose de campings en périphérie acceptant les vans. Le Center Parcs De Haan offre une alternative avec accès piscine et location de vélos.
Dernière journée, retour vers Liège avec détours par des sites chargés d’histoire. Ypres (Ieper en flamand), à 45 minutes de la côte, fut l’un des hauts lieux des combats de la Première Guerre mondiale. La ville, entièrement détruite, a été reconstruite à l’identique dans les années 1920.
Les Halles aux draps et leur beffroi dominent la Grand-Place – reconstruction fidèle du bâtiment gothique du XIIIe siècle. La cathédrale Saint-Martin a connu le même sort. Mais c’est le patrimoine mémoriel qui attire les visiteurs à Ypres. La porte de Menin, arche monumentale inaugurée en 1927, porte les noms de 54 000 soldats du Commonwealth disparus dans le saillant d’Ypres. Chaque soir à 20h depuis 1928 (sauf durant l’occupation allemande 1940-1944), le Last Post résonne sous la voûte – cérémonie sobre et émouvante.

Le musée In Flanders Fields retrace l’histoire de la Grande Guerre dans la région. Le cimetière militaire de Tyne Cot, à quelques kilomètres, aligne 11 961 tombes. Les champs de bataille environnants, les cratères de mine, les tranchées restaurées témoignent de la violence des combats.
Option détour par Mons (75 km, 1h depuis Ypres) pour les amateurs d’architecture et de patrimoine industriel. La Grand-Place de Mons, avec son beffroi UNESCO, mérite le coup d’œil. Surtout, le site du Grand-Hornu, ancien charbonnage néoclassique transformé en centre d’art contemporain, illustre parfaitement la reconversion du patrimoine minier wallon.
Retour à Liège (150 km depuis Ypres, 200 km si passage par Mons, soit 2 à 3h de route). La boucle est bouclée. Les autoroutes belges sont gratuites, ce qui facilite les déplacements de fin de parcours quand la fatigue se fait sentir.
Combien de temps prévoir pour un roadtrip en Belgique en van aménagé ?
6 jours constituent une durée idéale pour découvrir les principaux contrastes du pays sans courir. Vous pouvez raccourcir à 4-5 jours en sélectionnant vos priorités (côte ou Ardennes par exemple) ou étendre à une semaine complète pour profiter pleinement de chaque étape.
Qu’est-ce qu’une “zone à basse émission” (LEZ) en Belgique ?
Bruxelles, Anvers et Gand imposent un enregistrement obligatoire pour tous les véhicules étrangers circulant dans leur centre-ville. La démarche est gratuite, valable 5 ans, et s’effectue sur www.lez.brussels et www.lez-vlaanderen.be. Sans cet enregistrement, vous risquez une amende de 150 € à Bruxelles. Ne pas oublier cette formalité avant de rouler en ville.
Où trouver des aires de service pour van en Belgique ?
Les aires dédiées sont moins nombreuses qu’en France. La plupart des campings acceptent les camping-cars et vans pour vidange et plein d’eau moyennant quelques euros (généralement 5 à 10 €). Pour trouver des spots, utilisez les applications Park4night, Campspace ou Camper Contact qui recensent les emplacements disponibles.
Quelle est la meilleure période pour voyager en Belgique en van aménagé ?
Mai à septembre reste idéal pour profiter pleinement de la côte belge et des activités extérieures. L’hiver offre une ambiance particulière dans les Ardennes (neige, ski de fond, paysages givrés) mais impose de bien s’équiper contre le froid – les températures peuvent descendre largement en dessous de zéro dans les Hautes Fagnes.
C’est quoi le Kusttram sur la côte belge ?
Le Kusttram est une ligne de tram unique qui relie toute la côte belge de La Panne (frontière française) à Knokke-Heist (frontière néerlandaise) sur 67 kilomètres. Très pratique pour se déplacer entre les stations balnéaires sans bouger votre van. Billets disponibles via l’application De Lijn.
Quel budget prévoir pour un roadtrip en van en Belgique ?
Le carburant coûte à peu près le même prix qu’en France. Comptez entre 10 et 30 € la nuit selon les aires et campings et les services proposés. Pour les restaurants, prévoyez 15 à 40 € par personne selon le standing. Les musées et sites touristiques pratiquent des tarifs raisonnables : comptez 10 à 15 € par attraction en moyenne.